La planète 6 3/4

#ALaManiereDuPetitPrince

Rappels des épisodes précédents :

Après avoir ramoné son volcan, le Petit Prince profite d’une migration d’oiseaux sauvages pour entreprendre son voyage. Avant d’atterrir sur la terre, il visite 7 planètes où il rencontre 7 personnages : le roi, le vaniteux, le buveur, le businessman, l’allumeur de réverbères, le géographe respectivement.

Ce que l’on ne sait pas, en revanche, c’est qu’avant de croiser l’aviateur dans le désert, il a fait escale sur la planète 6 3/4.

Cette planète est habitée par un utopiste. Il était installé derrière un grand établi et manipulait des objets hétéroclites.  Il était si concentré sur sa tâche qu’il ne vit pas le Petit Prince : « Et de six » dit-il !

« Et de six ? vous comptez six … quoi ? »

« Six poèmes ! c’est mon sixième qui est prêt ! »

Le Petit Prince : « Vous … construisez des … poèmes ? » demanda le Petit Prince qui avait toujours pensé que l’on … écrivait des poèmes. Comme celui qu’il avait un jour écrit à sa rose.

« Bien sûr ! … mais, dis-donc … que fais-tu ici toi ? »

Et c’est comme ça que le Petit Prince croisa la route de l’utopiste.

« Ils sont pour qui vos poèmes ? » demanda le Petit Prince.

« J’en prépare le plus possible et ensuite, j’irai avec mes amis les distribuer sur la grande avenue »

« C’est un beau métier que vous avez-là ! » lui répondit le Petit Prince. Mais l’utopiste le reprit d’emblée.

« Ce n’est pas un métier, tu sais, c’est une … mission« . Alors l’utopiste lui expliqua que c’était arrivé, un matin, alors qu’il buvait sa chicorée. Devant lui, elle était apparue, flottant dans l’air. Il n’en croyait pas ses yeux. Tout interloqué qu’il était, elle s’était mise à lui parler. Elle lui avait demandé d’éclairer le monde. Alors investit de cette mission, il se mit à fabriquer des poèmes et les distribuer chaque samedi, en compagnie de ses amis, sur la grande avenue.

« Vous l’éclairez comment, le monde ? » demanda le petit prince qui jamais n’oubliait une question une fois qu’il l’avait posée.

« C’est simple, on rétablit la vérité cachée« . Et c’est comme cela que l’utopiste avait déjà rétablit 124 vérités, comme « L’alunissage du module apollo a été filmé en studio, les américains ne sont jamais allés sur la lune » ou encore « Ne croyez pas les géographes, ils vous mentent, la terre est plate« .

Le Petit Prince ne comprenait plus, car avant d’arriver sur la planète de l’utopiste, il avait contourné la lune justement. Et il avait vu, avec ses yeux, les pas des astronautes dans la poussière lunaire, le Rover lunaire abandonné par la dernière mission et surtout le drapeau américain. Alors il demanda à l’utopiste « Vous avez donc accès à des informations spécifiques ?« .

« Mais bien sûr mon jeune ami. Elle revient, chaque matin, quand je bois ma chicorée, et elle me donne la nouvelle vérité du jour« . Et c’est ainsi qu’il expliqua au Petit Prince que tous les jours, il réceptionnait les informations d’une nouvelle vérité qu’il pouvait ensuite diffuser pour éclairer le monde.

Mais surtout, l’utopiste tenait absolument à expliquer sa philanthropie. Il ne faisait pas cela pour lui. Car lui, connait déjà toutes les vérités. Il n’a donc pas besoin de cet éclairage. Il fait cela pour « les autres », « pour ceux qui ne savent pas » et surtout il fait cela « pour ses enfants ». Pour que, plus tard, ses enfants soient fiers de lui quand il expliqueront que sur la terre, en février 1916, les allemands étaient tellement admiratifs des français qu’ils ont couru, par centaines de milles, jusqu’à Verdun. Arrivés sur place, ils étaient tellement nombreux qu’ils n’ont pas pu accéder à la ville. Alors les français se sont rendus à leur rencontre. Ils se sont retrouvés sur le plateau de Douaumont et se sont jetés dans les bras des uns et des autres pour se faire des bisous. Ils étaient tellement joyeux qu’ils sautaient sur place au point de déformer le sol. Voilà la vérité vraie sur l’origine du sol cabossé du plateau de Douaumont que ses enfants pourront expliquer fièrement.

Le Petit Prince écoutait attentivement tout en restant dubitatif. Mais il ne voulait plus discuter avec cet utopiste qui lui paraissait trop investi dans sa mission pour retrouver un minimum d’objectivité nécessaire à l’échange.

Alors le Petit Prince laissa l’utopiste à sa … construction de poèmes. Des poèmes qu’il distribuera samedi prochain avec ses amis. Fort heureusement le Petit Prince s’échappa de la planète de l’utopiste avant de comprendre ce que … « distribuer » veut dire dans l’esprit de celui qui rétablit SES vérités. Habillé d’un pardessus réfléchissant, l’utopiste et ses amis distribuent les poèmes dans les vitrines des commerces.

Très loin de la grande avenue et du tumulte des poèmes de l’utopiste, le Petit Prince s’approchait de la terre. Une terre que le Petit Prince ne pu que voir …. ronde, sphérique et vraiment très éloignée d’une galette plate.

 

P.S. : les américains sont bien allés sur la lune ! La preuve … ce sont de gros dégueulasses : lire

Le texte de cet article en audiodescription pour les personnes … qui veulent pô lire 😉

La cacafouillite sur le quai

En fait, dans cette aventure, tout commence par une histoire de portes fermées. On était à la Gare de Lyon avec ma collègue. Attention à ne pas confondre, je parle de la gare de Lyon au sens de la gare de la ville de Lyon. Oui, je ne sais pas pourquoi la SNCF est allé appeler une gare de Paris du nom d’une ville. Imaginez la source de confusion :

Le gars : « Tu vas où ? »

La fille : « A la gare de Lyon »

Le gars : « Ah bon, tu vas à Lyon ? »

La fille : « Non, je vais à Paris »

Le gars : « Alors pourquoi tu me dis que tu vas à la gare … à Lyon ? »

La fille : « J’ai pas dis ça. J’ai dit : je vais à la gare de Lyon … à Paris … »

Le gars : « HAAAAaaaaaaa … j’ai rien compris ! »

Franchement, je vous le demande. Et pourquoi la SNCF ne fait pas dans l’homogénéité ? Si on trouve une « gare de Lyon » à Paris, pourquoi trouve-t-on aussi une « gare de l’Est » ? Ne devrait-elle pas plutôt s’appeler « gare de Contrexeville » ? Ou alors la « gare de Lyon » s’appeler plutôt « gare du sud ». Comme ça on aurait « gare du nord », « gare de l’est », « gare du sud » et gare de … ha zut … Saint Lazare, ça va pas non plus. Ha oui, j’oublie aussi Montparnasse. Hé bein si ! Montparnasse c’est « gare du sud ouest » et Saint Lazare c’est « gare du nord ouest ». Et voilà, comme ça c’est plus simple ! Bon allez, la SNCF, pif, paf, pouf, on me change les panneaux bleus et on me renomme tout ça, allez … plus vite … je vais te mettre de l’ordre dans tout ça, moi.

Bon, maintenant que les gares ont des noms logiques, revenons à nos moutons … ou plutôt à nos trains puisque c’est une histoire de gare. Bref, je me trouvais à la gare de Lyon, à Lyon, avec ma collègue. Comme on était vraiment en avance, on se dirige vers le salon grand voyageur. A la gare de Lyon, à Lyon, il y a des travaux en ce moment et, il faut le reconnaître, c’est un peu le bazar. Bref, on traverse toute la gare, on tourne sur notre gauche et nous voilà … dehors ! Mais on suit les pancartes « Salon grand voyageur ». Il y a là des gens, assis sur des caisses en bois, qui mangent des trucs dans des barquettes en plastique. On apprendra ensuite que c’est « l’espace cube ». Un espace tendance, ambiance cosy-décontracté-récupération-écolo-recyclé-blin-bling-on-the-road-again mais … dehors quand même. Comme ça tu peux manger ton boulghour de quinoa à la courgette bio en mode bronzé en été et … en mode Picard en hiver … picard, le surgelé pas le picard d’Amiens. Bon bref, le salon grand voyageur est juste après.

On arrive. Je vois une double porte. Je tends la main pour l’ouvrir, mais je vois un écriteau « Entrée » avec une grosse flèche vers la droite. On comprend qu’il faut poursuivre le chemin. Ce que l’on fait. Et on arrive devant une autre double porte où, cette fois, on peut pénétrer. Tout en montrant ma carte grand voyageur au monsieur vigile, je pense en moi-même « mais pourquoi avoir créé une double porte fermée qui oblige à mettre un écriteau avec une flèche dessus ?« . Je n’ai évidemment pas la réponse mais je me remémore subitement toutes les fois où j’ai déjà rencontré cette situation : au supermarché, des portes qui sont super bien placées pour entrer direct … bah non, elles sont bloquées par une chaîne en plastique rouge et blanche … tu vas faire le tour mon gars ! Le nouveau cabinet dentaire : une porte d’entrée super bien placée direct sur la rue … bah non, fermée pour t’obliger à faire le tour et rentrer dans le centre commercial pour enfin pouvoir entrer dans le cabinet ! Le flunch, pareil ! des portes d’entrée à foison pour rentrer direct mais non, elles sont toutes fermées pour t’obliger à rentrer par l’intérieur du centre commercial !

Bref, avez-vous remarqué ? Souvent, dans des lieux publics, il y a des portes mais … elles sont fermées ! il faut … faire le tour

« Faites le tour, faites le tour, faites le tour évidemment ! Faites le tour, faites le tour, faites le tour … c’est plus charmant ! »

Et le comble du summum de la porte fermée c’est quand même … l’assemblée Nationale ! Avez-vous remarqué ? La façade du palais Bourbon, ce sont des escaliers engageants, qui donnent envie d’être montés. Impossible, il y a des grilles fermées devant.

En haut de ces escaliers, des colonnades et 5 portes gigantesques … fermées ! On doit faire le tour et entrer par une porte dérobée sur le côté.

Mais pourquoi donc les architectes ont-il ce besoin de créer des portes … fermées ? Bref, si vous aussi, vous avez des exemples de portes fermées, venez en parler ici.

Bon, donc nous voilà dans le salon grand voyageur et nous voilà dans le salon grand voyageur. Je m’assieds, ou plutôt, je m’écafouille dans un grand fauteuil en cuir rouge.

C’est pas moi sur la photo mais c’était le même fauteuil. Je sors les pages saumon du Figaro et m’intéresse aux indicateurs macroéconomique du nasdaq composite iléveune touelve member faurety neine. Oui, quand tu es dans un salon grand voyageur SNCF, tu dois prendre une posture de buisness man, qui lit les pages saumon du figaro en croisant les jambes pour mettre en valeur tes Weston Mocassin à Pampilles, cuir veau box noir les grands classiques. En vrai, moi je cache le 20minutes dans les pages saumon et je lis mon horoscope et ensuite le programme TV du soir que je ne regarderai pas puisque je n’ai pas de TV chez moi.

Je faisais donc semblant d’être un buisness man, attendant son TGV pour la capitale, quand ma collègue m’a sorti de ma torpeur : « tu peux jeter un oeil à ma valise ? Je vais chercher un truc bio vegan, sans sucres ajoutés, sans antibiotique à la naissance, sans nitrite, sans pesticides, sans huile de palme et sans uranium enrichi« . Elle est revenu 3 heures et demi plus tard avec un air assez satisfait. Je l’ai regardé sortir une boîte en carton d’un sachet en papier, puis deux couverts en bambou et une serviette en toile de jute recyclée. Elle a ouvert sa boîte, commencé à planter sa fourchette et à s’empiffrer de … tiens … c’est étrange …

Moi : « dis ? c’est quoi ? »

Ma collègue : « un steak d’atmosphère à la purée d’oxygène et au coulis de dépressions météorologiques »

Moi : « Ha oui … c’est du vent … quoi … »

Ma collègue : « Pfff, du vent … banlieusard va ! C’est très bon. C’est que des produits sains. Et franchement … à 121 euros 99 c’est dingue comme c’est moins cher qu’à Paris ! »

Bref, elle avait pas fini sa boîte vide que l’écran affiche le quai de notre train. Quai N°1, parfait, il ne pouvait pas y avoir de quai plus éloigné. On va devoir retraverser toute la gare dans l’autre sens … bonheur en perspective. On a donc rejoint le troupeau de voyageurs qui s’agglutinait au contrôle au pied de l’escalator. En moi-même, je me disais qu’il y avait quand même une différence notoire entre le contrôle du billet d’avion par Air France et le contrôle du billet de train par la SNCF. D’un côté, un aéroport feutré, température ambiante chaude, vue totalement dégagée sur ton avion à travers d’immenses baies vitrées, moquette au sol, billet en main on le présente devant le lecteur … BIP … on passe. De l’autre, une gare ouverte aux 4 vents, un froid glacial renforcé par un violent courant d’air, une vue sur les poubelles du kebab de la gare, un sol de parking à bagnoles, billet en main on le présente à un contrôleur bedonnant avec sa casquette de travers … c’est bon ! … on passe. Tiens … mais pourquoi la SNCF a-t-elle installé des portiques électroniques comme dans les aéroports mais … qu’ils sont toujours grands ouverts et que le contrôle du billet est réalisé par le contrôleur bedonnant ?

Bon, bref, passons mes réflexions métaphysiques sur l’organisation de la SNCF. On arrive donc sur le quai, et on arrive sur le quai. On regarde la composition des trains : voiture 8 … repère … « R ». Ha bein, justement on y est, nikel !

Sur le quai, le haut parleur gresouille … le Jingle qui va bien et … « votre attention s’il vous plaît ! Suite à un mauvais assemblage des rames à Lyon Perrache, les voitures numérotées 18 à 11 sont en tête et correspondent aux voitures numérotées 4 à 11. Je répète, les voitures qui sont actuellement en tête de train à partir du repère R correspondent aux voitures 4 à 11. Les voitures numérotées 18 à 11 se trouvent actuellement en queue de convoi. »

Et là … on s’est tous regardés … on fait quoi ? On monte dans la 18 en se disant que c’est la 4 ou bien on court à l’autre bout monter dans la voiture numérotée 4 ???

Et pourquoi que le speaker il dit toujours « … je répète … » et il dit une autre phrase ? Je vous laisse relire 🙂

Alors moi j’ai dit : « Allo ! non mais … Allo quoi! T’as une voiture devant toi ? T’as des sièges dans la voiture ? Bon, bein tu montes et tu t’assoies ! »

Et en montant dans la voiture, je me suis dit en moi-même « si tu prends la voiture 18, que tu divises par 4, puis que tu retournes le résultat en multipliant par l’âge du chauffeur du train … il reste à poser 11 et retenir 4 et POUF ! c’est la bonne voiture ! »

Si non, je ne sais pas si vous avez remarqué … mais … sur un escalator, si vous posez votre main sur la main courante alors elle avancera plus vite que vous ….

Le texte de cet article en audiodescription pour les personnes … qui veulent pô lire 😉