Confinement J+66 : alambic et vieilles brimbelles

Ce matin, c’est vendredi alors je me prépare pour ma sortie hebdomadaire. Hé oui, depuis le début de ce confinement, je ne sors qu’une seule fois par semaine. J’ai toujours été intrépide, audacieux et optimiste mais là, j’avoue, face à ce truc invisible qui peut décimer un troupeau de gilets jaunes juste parce qu’ils sont en train de partager la merguez et la Kro en invectivant les automobilistes, donc en se postillonnant dessus en promiscuité sanitaire … je fouette un peu.

Bref, j’ai tout calculé, tout préparé, tout anticipé :

  • smartphone : chargé !
  • autorisation de sortie : renseignée pour 8h55 (oui, en fait, je vais sortir à 45 mais bon, je gratte 10 minutes au cas où) … oui je sais on en a plus besoin. Mais bon, moi j’ai pris mes habitudes maintenant.
  • mains : lavées
  • gel hydroalcoolique : avalé
  • masque : positionné
  • combinaison spandex intégrale : enfilée
  • scaphandre : OK
  • casque de scaphandre : vissé
  • tuyau d’oxygène : alimenté

C’est bon, je peux sortir

Direction Carrefour City. Habituellement c’est 8 minutes de marche. Mais avec cet accoutrement, il me faudra facilement le double. D’autant que … les chaussures plombées … c’est lourd !

Bon, je vous passe le petit problème de tuyau à la place saint Christophe. Oui, parce que le scaphandre bon … il faut l’alimenter en oxygène. Alors il y a un tuyau qui le relie au générateur qui est resté chez moi. Du coup, quand j’ai voulu contourner la statue de la violoniste, paf le tuyau n’a pas voulu me suivre. Obligé de faire demi-tour, de passer par au-dessus … bref, j’y ai passé un bon 25 minutes !

Je descends la rue Lenoir et … tiens, c’est étrange il y a beaucoup moins de monde que pendant le confinement. C’est comme si pendant le confinement, les gens n’avaient pas le droit de sortir alors … bah ils sortaient. Et maintenant qu’ils ont le droit … bah, ils sortent plus. Mais oui au fait, maintenant que j’y pense, le type que je voyais chaque jour depuis mon balcon. Celui qui promenait son … chat, en laisse. Même que le chat ne semblait pas apprécier l’expérience lui qui avait l’habitude de se promener tout seul. Je ne le vois plus …

Bon, j’arrive enfin, au Carrefour City. La porte automatique s’ouvre, tout va bien. Je descends les 4 marches de l’entrée du magasin … oui, là j’avoue, je me demande ce qui est passé par la tête de l’architecte. L’entrée du magasin c’est environ 1,5 mètres de plat au niveau de la rue et 4 marches à descendre … pourquoi ? Pourquoi ne pas avoir mis le sol au même niveau ? Il aurait voulu faire un truc inaccessible aux personnes à mobilité réduite qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Bon, moi, ça va je suis agile … enfin, dans ce scaphandre un peu moins que d’habitude mais tout de même … et le papy de l’EHPAD du Vieux Colombier avec son déambulateur … hum ? Comment qu’y fait pour venir chercher sa bouteille de VILLAGEOISE … hum ? Il y a pensé à ça l’architecte ?
Bon, bref, je prends un petit panier vert fluo et je déambule dans le magasin.

  • Tomates cerise, OK
  • Mâche, OK
  • Patates, OK
  • Gésiers de volailles, OK

C’est bon, j’ai l’essentiel, je peux maintenant combler mon panier au PIF. Des cookies au chocolat, des yaourts, du fromage râpé (private joke), des poissons panés surgelés, des spaghettis Barilla N°5, une boîte de champignons de Paris émincés Carrefour  … ha non, pas ceux-là, ils sont dégeux, pas de goûts, fade, berk … 2 frigo-pack de Coca zéro, des oeufs … ho ho calme ta joie, faut remonter tout ça à pied tout de même. Et maintenant t’es bon pour refaire le même trajet mais en sens inverse parce que … le tuyau il est tout entourné autour des rayons.

Après avoir méticuleusement fait le trajet en sens inverse et enroulé le tuyau autour de mon bras gauche, je me présente en caisse. Déjà 3 personnes attendent derrière leur marquage au sol. Je me dirige donc vers la 4ieme ligne de scotch, pardon … de ruban adhésif noir. Je pose tout mon barda et j’attends. D’autres clients, tous masqués, arrivent et se placent derrière moi à bonne distance. Une mamie, tout en poussant son panier à roulettes, s’approche de moi et me dit « fouch y fouchechoufou chou chou ?« . Je lui réponds donc bien gentiment que « oui, tout à fait, c’est ici la file d’attente aux caisses.« . Ce qui donne, de l’autre côté du masque « humpf fouchafai chaififi chafouchou fafouche chafenche ». Elle me contourne et va se positionner environ 250 mètres plus derrière le dernier client.

J’attends donc dans la file en respectant le marquage au sol même si je ne vois pas bien à cause du masque. En plus, je dois avoir un problème d’étanchéité car de la buée se forme sur la vitre. Il faudra que je répare cela au plus vite. Bref, j’étais en train d’attendre quand j’entends le type derrière moi dire à la mémé au panier à roulettes et au papy qui lui faisait du gringue :

  • hé pis … le laboratoire en chine là-bas où s’qu’y mangent des pangolins sur le barbecue hein … bein c’est le mari d’Agnes Buzyn …
  • Mais attendez, c’est pas tout, en Belgique … ma p’tite dame … ils ont des masques « made in France » alors que nous ont en a même pas souffle-t-il … derrière son masque ! C’est un copain à moi qui me l’a dit … il est Belge alors vous voyez !
  • Bon, et pis, faut dire les choses … avant, on avait une guerre et ça régulait la population. Aujourd’hui il n’y a plus de guerre alors ils ont crée un virus et hop … ni vu, ni connu j’tembrouille … régulation de population que j’vous dis et pis c’est tout !

J’ai compté sur mes doigts, même s’ils étaient un peu engoncés dans les gants : un, deux, trois. Trois phrases et trois théories du complot en moins de 30 secondes … belle performance. Alors mon sang n’a fait qu’un tour, je n’ai pas pu m’empêcher. Je me suis retourné et je lui ai lancé « Hum alors là vous savez, quand on voit ce qu’on voit, et que l’on entend ce qu’on entend et bein … je vais vous dire moi mon brave monsieur … on a bien raison de penser ce qu’on pense … et pis c’est tout ! »

Bon, je rappelle à toutes fins utiles que le terme « complot » est un mot du dictionnaire. Il sert donc à décrire une réalité. Mais ce terme ne peut être employé que pour des situations avérées. Par exemple : tata Monique et moi, on a ourdi un complot pour trouver le cadeau d’anniversaire de tonton Bernard à son insu. Oui, ok, là on peut car c’est un complot avéré, étayé par des faits, prouvé, avoué bref … on a tout ce qu’il faut. Mais raconter que Bill Gates veut éliminer 15% de la population mondiale avec des vaccins empoisonnés sans apporter aucune preuve, ça s’appelle de la diffamation et c’est passible de tribunal. Pareil, raconter dans une file d’attente du carrefour City de Villiers sur Marne que les Belges ont des masques « Made in France » … parce que c’est mon copain belge qui le dit … c’est propager une thèse complotiste sans avoir le moindre début de commencement d’élément de preuve … et pis c’est tout !

La technologie ReMailMe qui va bien te pourrir la vie

#ArticleSerieux

Je présume que, comme moi, vous en avez raz le trognon de ces bandeaux que l’on voit sur tous les sites pour vous expliquer le principe des cookies. Alors qu’est-ce que l’on fait ? BAM, je clique sur « tout accepter » sans lire quoi que ce soit. Et une fois par semaine, je lance un CCleaner pour effacer toutes ces M***** de cookies.

Mais visiblement, les technologies spécialisées dans le pourrissement de la vie sur le net s’introduisent de plus en plus pernicieusement dans notre quotidien. Ce matin, j’ai vécu une expérience particulièrement surprenante et désagréable. Je visitais un site sans me connecter à un quelconque compte, sans donner mon mail, sans rien quoi … juste comme, ça en visiteur anonyme. Enfin … anonyme … que je croyais !

Car je n’avais pas terminé ma visite depuis 5 minutes que BAM … un mail dans ma boîte :

Et là, un gros doute m’envahit : je n’ai pas donné mon adresse mail ? Comment ce bonimenteur de friperie de foire à neuneu a-t-il fait pour la récupérer ? En plus je ne suis même pas client de ce site, j’y suis arrivé par hasard en cliquant sur un lien de google. A ce niveau, ce n’est plus de l’intrusion dans mon intimité digitale, c’est du viol numérique sans consentement ! Mon sang ne fait qu’un tour … roudoudiou … je vais tout en bas du message. Vous savez, tout en bas, dans les closes illisibles en caractères arial 2 ! Et voilà ce que je lis :

Le texte a été augmenté 10 000 fois pour pouvoir être lu avec une loupe « Cet email vous est envoyé via la technologie ReMailMe« . Alors je traduis ce que ça veut dire : Grâce à d’autres visites sur d’autres sites, nous avons réussi à capter votre adresse mail. Maintenant, nous sommes en mesure de tirer des liens entre vos visites et nous vous marquons à la culotte. Nous savons à chaque secondes sur quel site vous vous trouvez et sur quel liens vous cliquez, ainsi nous pouvons vous pourrir la vie avec des mail hyper ciblés. Ha tiens, vous venez de cliquer sur une poêle en tôle galvanisée de 35 cm, vite vite vite je vous envoie la toute dernière offre commerciale de chez DragonDorientPekinois : une batterie de 25 casseroles avec ses 154 couverts en inox pour seulement 4 euros 99 mais … dépêchez-vous, c’est seulement pour vous !

NONNNNNNN je ne veux pas de vos M***** ! Elles ont chez moi un effet contre-productif :

  1. je vais aller cocher l’option Opt-out sur votre site pour vous obliger à me retirer de vos bases de données : https://er.cloud-media.fr/optout/rm
  2. je place Celio.com sur ma black list parce que maintenant que je sais qu’ils sont aussi intrusifs, je ne veux plus avoir affaire à eux

Bon, vous avez compris, désormais demander à ne plus recevoir de mail de la part d’un bonimenteur en ligne n’est plus suffisant. Il faut également se désabonner de la technologie ReMailMe. Voici les 2 liens sur lesquels il faut cliquer :

Jusqu’à ce que malheureusement, un nouveau petit génie de la start’up invente un autre moyen de nous pourrir encore plus notre liberté de surfer tranquillement sur le web …

Et pendant ce temps là, certains intellos sont en train de pinailler sur l’appli StopCovid qui serait une atteinte à nos libertés. On croit rêver : rien est fait contre des entreprises privées qui nous marquent à la culotte et nous suivent jusque dans notre lit juste pour nous refourguer de la camelote et on met des bâtons dans les roues de l’Etat qui veut juste nous aider à ne pas attraper le Covid-19 …

La blanquette de veau

#Recette

Aujourd’hui, je me rends compte que le lien vers la vidéo de la recette de la blanquette de veau par Raymond Oliver ne fonctionne plus. C’était dans l’émission « A toutes saveurs » de Laurent Mariotte du 22/11/2014. En novembre 2014, il n’y a plus que 2 numéros de l’émission qui sont en ligne : le 01/11 et le 29/11. C’est vraiment dommage car elle était plutôt sympa sa recette.

Bref, je ne vais rester comme deux ronds de flan ! Je vais vous donner MA recette de la blanquette de veau. Voici une recette pour 6 à 8 personnes. Ou alors, comme, moi, pour faire des parts individuelles à mettre au congélateur pour plus tard.

C’est une version que j’aime bien car la sauce est bien épaisse comme je l’apprécie.

Blanquette de veau

  • 1,8 kg de viande de veau en morceaux
  • Une garniture pour pot-au-feu (en vrai, ici, je mets plus de carottes coupées en rondelles et j’ajoute des patates coupées en cube parce que j’aime bien)
  • 2 clous de girofle
  • 10 grains de poivre
  • Une cuillère à soupe rases de gros sel

Pour la sauce

  • 100 gr de beurre
  • 20 centilitres de crème fraîche
  • Un jaune d’œuf
  • 1,2 litre de bouillon dans lequel le veau à cuit
  • 60 gr de farine
  • Quelques brins de cerfeuil pour le décor
  • Sel et poivre noir fraîchement moulu

Recette

Placez la viande dans la cocotte et couvrez la d’eau froide. Porter à ébullition, écumez, puis laisser cuire lentement pendant 15 minutes. Ajouter alors tous les légumes, les clous de girofle, le poivre et le gros sel. Laisser cuire ainsi à petit feu pendant 1h30. Lorsque la viande est cuite et bien tendre, égouttez-la. Mettez les légumes de côté et éliminer les aromates du bouillon.

Dans une petite casserole, faites cuire 1 min, à feu très doux, le beurre et la farine ; remuez sans cesse. Versez ensuite, dans ce mélange, le bouillon de cuisson de la viande, très chaud. Laissez cuire pendant 5 minutes.

Battez la crème fraîche avec le jaune d’œuf puis, hors du feu, ajouter le mélange à la sauce brûlante. Rectifier l’assaisonnement, ajouter la viande cuite et les légumes dans la sauce. Faites frémir sans bouillir, puis servez.

Décorez avec quelques brins de cerfeuil et servez très chaud.

Conseil

Servez la blanquette avec du riz.

Parfumer la sauce de la blanquette en ajoutant des herbes hachées au tout dernier moment : ciboulettes, basilic, persil, …

Si non, vous avez celle de Thierry Marx … mais là, c’est plus le même niveau