Quand la SNCF conseille la compagnie de train luxembourgeois (2/2)

Vendredi 7 octobre 2022, mon déplacement à Luxembourg, la suite … (article 1/2)

Bref, nous voilà donc vendredi fin d’après-midi à la gare de Luxembourg.

Petit résumé de la situation : j’avais réservé un retour Luxembourg -> Paris en TGV première classe et 2 jours avant, j’ai reçu un sms pour m’expliquer qu’il n’y aurait pas de TGV à la gare de Luxembourg. Que je devrais prendre un bus de substitution qui m’emmènerait à Metz pour prendre enfin mon TGV pour Paris
Bref, je me suis demandé comment je réagirais si Air France m’annonçait un pédalo de substitution entre New-York et Brest pour un vol New-York -> Paris …

Bon, je me dirige donc vers les bus de substitution à la gare de Luxembourg. Ci-dessous la véritable photo de la pancarte qui donne la direction des bus de substitution …

Mon bus de substitution va donc se rendre de Luxembourg à Metz. Et pour faire ce trajet, il n’a d’autre choix que d’emprunter l’A31.

Alors, pour ceux qui ne connaissent pas bien l’autoroute A31 entre Luxembourg et Metz en fin d’après-midi, c’est à dire au retour des frontaliers vers la France, bah … c’est ça :

A 18h, la voie fluide c’est pour aller vers Luxembourg et la voie totalement bloquée c’est … vers Metz ! Donc un bus de substitution Luxembourg -> Metz à 18h … j’ai quelques doutes sur l’heure d’arrivée. J’ose espérer que la SNCF sera assez intelligente pour ne pas faire partir le TGV si nous ne sommes pas arrivés à l’heure.

Bref, après 12 000 heures d’attente à piétiner debout sur un trottoir luxembourgeois, le fameux bus de substitution arrive. Une foule éclectique se presse aux pieds … du chauffeur pakistanais du bus. Par éclectique j’entends : des passagers avec valise, sans valise ou avec monstrueuse valise qui veulent absolument monter avec leur cantinière militaire de 120 kg. Monsieur, vous voyez bien que ça ne va pas être possible, votre malle métallique qui a fait l’Indochine, il faut la mettre dans la soute ; des passagers avec masque, des sans masque ; des voyageuses parisiennes du XVIe arrondissement plus habituées à la 1ere classe du TGV qu’aux foules bigarrées de la gare routière et qui se demandent où diantre se trouve la file VIP. Et pendant ce temps, le chauffeur pakistanais indique le 2ieme bus derrière car … tout le monde ne montera pas dans le même …

J’ai donc troqué ma place en TGV première classe, payée un bras à la SNCF au départ de Luxembourg, contre une place dans un blablabus indien sans dédommagement.

Et comme disait Coluche : « on est parti et on est parti … »

Un peu engoncé dans mon manteau que je n’ai pas pu enlever car l’espace est quand même très réduit dans ce bus et … un gros luxembourgeois de 2 mètres 23 pour 134 kg est venu prendre place à côté de moi. Oui, les Luxembourgeois semblent avoir été fabriqués à une autre échelle : là où je fais un petit 38, ils font un gros 90. Et leurs femmes sont à la même échelle. Bref, engoncé disais-je dans mon manteau, mon siège taille Playmobil et écrabouillé contre la vitre par mon imposant voisin de substitution, je me pose cette sempiternelle question : « pourquoi c’est toujours un gros bidonneu qui vient s’asseoir à côté de moi et jamais une charmante jeune femme célibataire ? Hein, pourquoi ? »

Bref, notre autobus s’engage sur l’avenue de Mühlenweg, non sans faire crisser les pneus. Je comprends que notre chauffeur pakistanais doit être amateur de drift le samedi soir, sur le parking du supermarché Cactus de Howald avec les Jacky tuning du club « les beaufs coupe mulet » de Pétange.

Et la vitesse visiblement, il aime ça le Shabrakan sans papiers et peut-être même sans permis, travailleur détaché au Luxembourg, payé 3,5 roupies de l’heure car il n’a pas mis longtemps pour enfiler toute l’avenue. Et nous voici maintenant rue de Schifflange, « vent du cul dans la plaine » comme on dit en aviation.

Arrivés sur l’autoroute, je m’attendais à un fort ralentissement. Mais que nenni ! Les radars ? il s’en tape notre Mingma Sherpa de Pangboche sous-traitant d’Heuliez industrie. Vu qu’il est srilankais et qu’il roule dans un bus avec des plaques luxembourgeoises … TaDAAam voie de gauche et pied au plancher, enfin … tongue au plancher 😁

bref, double effet Kiss Kool, à l’arrivée il est payé par la SNCF et il récupère 150 litres d’huile d’olive première pression à froid sous les sièges … évidemment, ma crainte d’arriver en retard à Metz n’était pas fondée. Mais je ne pouvais pas savoir que l’on aurait le Rémy Julienne pakistanais au volant

Et si non, la SNCF … elle a prévu un dédommagement ? Bah … non ! Pourquoi ?

Je répare le carillon Westminster de ma grand-mère

#ArticleSérieux

Le 18 juillet 2022, le carillon s’est arrêté vers 2h30 du matin. C’est étonnant car je l’ai remonté la veille … je tente de relancer le balancier : rien, pas de tic-tac habituel. Diagnostic : le ressort du balancier est cassé

Je décide de me lancer dans la réparation. Mais je n’y connais rien en horlogerie.

J’ai donc commencé par effectuer des recherches sur internet en procédant en trois temps :

  1. Temps 1 : est-ce que je peux trouver des tutoriels qui expliquent comment changer un ressort ?
  2. Temps 2 : est-ce que je peux trouver un ressort de rechange ?
  3. Temps 3 : est-ce que je me sens capable de faire cette réparation ?

Réponses :

Pour le 1 : Oui, il existe plein de tutoriels sur youtube qui expliquent comment faire. Mais attention, les meilleurs tutos sont réalisés par un horloger anglais. Même si vous avez un bon niveau dans la langue de James Bond, ça reste difficilement compréhensible car il utilise énormément de termes technique d’horlogerie.

Par exemple

  • a barrel mainspring : un ressort
  • a spring winder : une estrapade

Mais en regardant bien ses gestes, on peut s’en sortir : tuto autre méthode : tuto2

Pour le 2 : oui, on en trouve plein. Mais il faut être très attentif car le ressort a des caractéristiques qu’il faut retrouver à l’identique sur le ressort de rechange. Il faut donc d’abord démonter le ressort cassé pour mesurer ses caractéristiques et il faut un pied à coulisse pour cela. Le mien a un diamètre de 45 mm, une hauteur de lame de 20 mm et une épaisseur de lame de 0.4 mm

On trouve plein de ressort sur des sites chinois à pas cher. Mais c’est très difficile de s’assurer des caractéristiques. J’ai donc fait le choix de commander sur un site français : Pièces & Horlogerie

Ils sont vraiment très bien et ont très vite répondu à ma question existentielle : ma lame fait 0.4 mm d’épaisseur et je ne trouve que des ressorts de 0.45 mm … pas de soucis ça fonctionnera parfaitement

Pour le 3 : je me sentais capable de reproduire ses gestes mais quand même avec une petite appréhension. Et surtout une peur au niveau du ressort car c’est une lame de métal qui peut être extrêmement dangereuse si elle se détend par accident …

Bref, j’y suis allé étape par étape et surtout avec beaucoup de temps de réflxion et de consultation sur internet entre chaque étape. Je voulais m’assurer que j’avais bien tout compris et que je n’avais pas manqué une information fondamentale.

En conclusion, je dirais que je partais avec des aprioris tenaces :

Je pensais que si je remplaçais le ressort puis remontais le mécanisme à l’identique, ça fonctionnerait. Bah … pas du tout ! En fait, je n’avais pas démonté l’ancre de la plaque où elle est en me disant qu’elle conserverait son réglage et je n’aurais pas besoin d’y toucher. Tout faux ! j’ai dû la dévisser et refaire le réglage !

J’ai plusieurs fois démonté le mécanisme car je ne comprenais pas pourquoi ça ne refonctionnait pas. Il m’aura fallu trois démontages/remontages avant de comprendre que c’était l’ancre que je devais re-régler alors même que je ne l’avais pas démontée …

Et à la toute fin, le carillon refonctionnait parfaitement sauf … le son ! Les heures sonnaient bien, mais les quarts d’heure faisaient un bruit « sourd ». Là encore, j’ai passé un temps fou à comprendre le problème. J’ai vu que les marteaux appuyaient sur les cordes à piano. Elles ne pouvaient donc pas vibrer correctement.

J’ai pensé que j’avais mal remonté le mécanisme et que les marteaux fonctionnaient à l’envers. Mais même après avoir ressortit le mécanisme du coffret en bois, impossible de trouver un levier ou autre chose pour éloigner les marteaux des cordes. Bref, après 5 jours de recherche, j’ai simplement dévissé les deux vis qui fixent le mécanisme sur sa planchette et je l’ai déplacé vers la droite … il suffisait de 2 millimètres pour que les marteaux s’écartent des cordes ! Et le cadran reste bien centré dans la fenêtre de la porte

Tendez bien l’oreille …

Un gran merci à jlouis89, Chour_Pascal, Radiolo, Jeanmonod_Henri-Louis, Phil83, xafa, semreh, Jean-Michel_Bourque, Bernard_39 pour leurs précieux conseils tout au long de cette réparation (https://forum.retrotechnique.org/t/carillon-ancien/15171/60)