#ArticleSerieux #PropageonsLaPositiveAttitude
Imaginez la scène : vous ouvrez la radio et vous entendez moultes horreurs émanant de politiciens dont vous ne partagez pas les opinions. Vous montez dans les tours. Vous parlez à votre poste de radio et vous démontez, argument après argument, le discours de l’interviewé. Et vous terminez sur un … « Quelle truffe ! » (pour le respect du lecteur, j’ai modifié le qualificatif pour ne pas tomber dans une forme de vulgarité)
Bref, outre le fait que votre action n’a aucun effet sur rien, puisque vous parlez à votre radio, vous concluez par une injure. C’est ici que le déclic commence : « Quelle truffe ! » vous le pensez sincèrement, mais à quoi ça sert ? C’est un jugement de valeur et ça n’a aucun effet sur le réel. Cette injure n’a aucune capacité à faire changer les choses. Et mieux, vous en arrivez à la conclusion qu’une injure, c’est la conclusion que vous utilisiez quand vous n’aviez plus d’argument dans la cour de l’école primaire.
Seulement voilà, toute cette séquence vous a amené à avoir des pensées négatives. Et vous allez continuer à ressasser votre raisonnement, vos arguments pour contrer le discours de ce politicien. Et pendant plusieurs minutes, voire plusieurs heures si le propos était vraiment bête à bécher de l’eau, les pensées négatives vont envahir votre cerveau. Et ça, c’est pas bon pour la santé comme en témoigne cette étude de l’Inserm : « Un lien existerait entre les pensées négatives récurrentes et le risque de maladie d’Alzheimer »
Il nous faut donc apprendre une méthode pour contrer ces pensées négatives. Commençons par comprendre comment les pensées négatives se construisent :
- il y a les faits
- il y a l’interprétation des faits
- il y a l’émotion générée par l’interprétation des faits
A l’étape 1, on est sur un constat factuel. Par exemple : « il pleut »
A l’étape 2, on sort de l’objectivité du fait pour basculer vers la subjectivité de l’interprétation. On bascule vers la subjectivité car on applique nos filtres. Par exemple :
- si je suis touriste à Paris, je vais interpréter la pluie comme l’élément qui me gâche mes vacances : « la pluie est négative car elle m’empêche de passer une belle journée ».
- si je suis agriculteur à Contrexéville, je vais interpréter la pluie comme l’élément qui m’est indispensable : « la pluie est positive car elle m’aide à faire pousser mon maïs ».
A l’étape 3, on réagit à l’interprétation en introduisant l’émotion que l’interprétation génère. Par exemple :
- si je suis touriste à Paris, je vais pester contre la météo. Peut-être même vais-je enrager contre Laurent Cabrol, bouc-émissaire facile. Et peut-être même que je vais aller jusqu’à jeter mon appareil photo par terre et sauter dessus à pieds joint en vociférant tous les jurons du monde.
- si je suis agriculteur à Contrexéville, je vais remercier dieu de m’envoyer la pluie. Et peut-être vais-je sortir sous la pluie sans K-way et sauter dans les flaques. Et peut-être même que je vais aller jusqu’à plonger dans la boue et faire des mouvements de brasse en rigolant aux éclats.
Dans la vraie vie, c’est à l’étape 2 que l’on dérive vers l’élaboration de la pensée négative. En effet, si l’on est le touriste parisien, l’interprétation va être négative et la pensée tout aussi pessimiste. Et à l’étape 3, l’interprétation négative va engendrer une émotion, elle-aussi négative. Et vous voilà en chemin pour Alzheimer selon l’Inserm.
Pour éviter cette situation, il faut s’arrêter avant d’entrer trop loin dans l’interprétation négative. Pour cela, il convient de :
- toujours s’analyser parler (ou écrire) : écouter ce que l’on dit et l’analyser
- se poser cette question : « est-ce que mon interprétation se dirige vers de la négativité qui risque de me faire monter dans les tours émotionnels ?»
- Si la réponse est « oui », alors il faut arrêter l’interprétation et revenir sur l’application de filtres plus neutres voire même, chercher le « verre à moitié plein » : bon ok, aujourd’hui il pleut mais j’ai quand même eu une semaine de soleil. Et la pluie c’est l’occasion d’aller visiter les musées … etc …
Illustration avec les commentaires sur les réseaux sociaux ou en bas d’un article
Dans la vraie vie, c’est à l’étape 3 que l’on dérape de la pensée négative vers la haine sur les réseaux sociaux. En effet, le touriste à Paris n’ira pas jusqu’à jeter son appareil photo car il y a la régulation sociale des personnes qui sont avec lui. Mais sur les réseaux sociaux, paradoxalement s’il y a des milliers de personnes connectées, il n’y a personne à côté de celui ou celle qui tape son message. Sans régulation sociale de proximité, l’individu va au bout de son émotion. Il « monte dans les tours émotionnels négatifs » sans que personne ne soit là pour faire office de limite. Pour en savoir plus sur la gestion des émotions, je vous suggère ce très bon livre de Bernard Rimé qui était dans mon jury de thèse : « Le partage social des émotions »
Donc à l’étape 2, quand votre interprétation part du côté obscure de la négativité, il faut revenir vers le fait brut de départ en réintroduisant de l’objectivité. Pour cela, il faut se dire que nous sommes 66 millions de français. Et se demander s’il est possible de mettre en oeuvre 66 millions de points de vue individuels différents. A moins de manquer de discernement, on aboutit inéluctablement à l’impossibilité. Il est donc impossible que l’on soit tous d’accord sur tout. Cette conclusion permet de retrouver la raison et de comprendre que cela ne servira à rien de s’enfoncer dans la négativité. Et se dire que ce que l’on a entendu à la radio n’est que l’expression d’un point de vue individuel d’un politicien … qui n’a pas lu cet article …
Pour poursuivre cette réflexion, vous pouvez faire des recherches autour du concept d’intérêt général et intérêt individuel.
Attention à ne pas confondre les pensées négatives issues du processus décrit ci-dessus et les pensées négatives extrêmes issus d’un raisonnement dit «complotiste». En effet, le point de départ du raisonnement complotiste c’est la négation du fait, donc le refus voir l’étape 1, le fait. Donc le processus décrit ci-dessus ne s’applique pas.
Par exemple dans cette séquence vidéo, les personnes expliquent que le covid-19 n’existe pas. Ou encore que le vaccin n’a pas été testé. C’est donc la négation de l’observation factuelle de l’étape 1. Il y a des dizaines de milliers de personnels soignants qui sont en contact direct avec ce virus mais certaines personnes préfèrent refuser ce fait. Les vaccins ont tous fait l’objet du protocole de test obligatoire extrêmement rigoureux et long. C’est d’ailleurs parce que les tests du vaccin Sanofi n’étaient pas conformes à l’attendu que le vaccin n’a pas été autorisé. Tous les autres vaccins ont été autorisés car le protocole de test est validé. Une pensée rationnelle ne peut donc pas refuser ce fait. Dans cette séquence vidéo, on est donc clairement dans la pensée irrationnelle, ou la croyance.
Attention, la séquence est particulièrement violente. Les pensées négatives exprimées par toutes ces personnes sont tellement extrêmes qu’elles se métamorphosent en torrent d’injures et en invectives hurlées comme si la force du hurlement avait un pouvoir de réalisation du juron. Cette séquence étant extrêmement négative, la regarder va vous installer des pensées négatives dans la tête. Il est donc préférable de ne pas la regarder. Si vous faites le choix contraire, pensez bien à installer des barrières à pensées négatives pendant le visionnage et à nettoyer votre esprit de ces pensées négatives après : séquence vidéo
N’oubliez jamais l’Onus probandi : la charge de la preuve incombe à celui qui prétend. En clair, celle qui explique dans cette séquence que le virus n’existe pas doit apporter la preuve de ce qu’elle dit. Ce n’est pas à vous de prouver que le virus existe. Partant de ce principe de base en droit, vous êtes rassuré car … elle n’a aucune preuve pour étayer son propos.
Bref, observez-vous : quand vous montez dans les tours, c’est qu’il y a un loup ! C’est qu’il y a fake news … et ça, c’est que vous allez vers Alzheimer selon l’Inserm